Saint Grégoire le Grand, Pape et Docteur de l'Église
L'un des quatre premiers Docteurs de l'Église d'Occident, il encouragea l'évangélisation de l'Angleterre et dicta les règles fondamentales du chant qui porte son nom. Il s'agit de Grégoire, à qui l'on a donné l'appellation de Grand. Né dans une riche famille patricienne de Rome vers 540, il reçut une très bonne formation culturelle. Il étudia le droit, la Bible et les œuvres des Pères, en particulier de saint Augustin.
Peu après l’âge de trente ans, il fut nommé préfet de Rome et son travail suscita l'estime de ses concitoyens et des autorités impériales. Il fut appelé « le consul de Dieu ». Après la mort de son père, sa mère Silvia devint religieuse et il transforma alors son palais sur le Caelius en monastère, qu'il dédia à Saint-André.
L'estime de tous à son égard et le témoignage de sa vie austère conduisirent Pélage II à l'envoyer comme représentant auprès de l'empereur Tibère II à Constantinople, où il resta jusqu'en 586 environ. À son retour à Rome, et après la mort de Pélage II à cause de la peste, il fut acclamé Pape. Parmi ses premières initiatives, il convoqua une procession pour demander à Dieu la fin de l'épidémie qui frappait la population.
Il se consacra à la restauration des édifices religieux et fonda plusieurs monastères. Dans la situation politique et sociale difficile que connaissait Rome, entre le vide du pouvoir byzantin et la menace des Lombards, Grégoire réussit à coordonner et à organiser la vie civile dans la ville. Il sut également bien administrer le patrimoine de l'Église de Rome (Patrimonium Petri). Il nomma plusieurs recteurs de confiance, à qui il confia les pouvoirs administratifs et l'autorité spirituelle. Fervent prédicateur, il écrivit de nombreuses lettres et divers ouvrages, dont les Homélies et les Moralia in Iob (« Réflexions morales sur le livre de Job »), qui se diffusèrent rapidement. Face à un monde en décadence qui semblait voué à disparaître, il proposa une vie authentiquement chrétienne. Il écrivit également les Dialogues, un texte hagiographique dont le Livre II est dédié à Benoît de Nursie. Il fut le premier à utiliser dans les lettres officielles le terme de Servus servorum dei, « serviteur des serviteurs de Dieu », une appellation que les Papes ont continué à utiliser. On lui attribue également un Sacramentarium et un Antiphonarium.
Il mourut en 604 et fut enterré dans la basilique Saint-Pierre ; on le considéra immédiatement comme un saint. Il a marqua la vie de l'Église et de la société de l'époque, en tant que guide de la ville de Rome.