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  • Extraterritorialité

    La protection internationale du territoire

    L'ensemble du territoire de l'État de la Cité du Vatican est placé sous la protection de la Convention de La Haye du 14 mai 1954 sur la protection des biens culturels en cas de conflit armé.

    En 1984, la Cité du Vatican a été inscrite sur la liste du patrimoine mondial culturel et naturel, en vertu de la convention de l'UNESCO du 16 novembre 1972 concernant la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel.

    L'État est ainsi reconnu, également dans la discipline internationale, comme un patrimoine moral, artistique et culturel digne de respect et de protection en tant que trésor appartenant à l'humanité.

    L'accès à la mer

    Bien que l'État de la Cité du Vatican n'ait pas d'accès direct à la mer, il est néanmoins admis à la navigation maritime avec ses propres navires battant pavillon pontifical, en vertu de la déclaration de Barcelone de 1921. L'État n'exerce toutefois pas ce droit à l'heure actuelle.

  • Géographie

    La Cité du Vatican s'étend non loin de la rive droite du Tibre, sur une modeste colline qui fait partie des Montes Vaticani (Colline du Vatican) de l'antiquité, sur laquelle un certain nombre de villas furent construites à l'époque précédant la naissance du Christ.

    L'empereur romain Caligula (37-41 ap. J.-C.) y fit construire un cirque privé, dans lequel, ainsi que dans les jardins adjacents, le martyre de nombreux chrétiens de Rome semble avoir eu lieu à l'époque de l'empereur Néron (54-68 ap. J.-C.).

    Au nord du cirque, dans une nécropole située le long d'une route secondaire, saint Pierre fut enterré ; sur le lieu de sa sépulture, l'empereur Constantin  érigea entre 324 et 326 une basilique grandiose, remplacée aux XVIe et XVIIe siècles par la basilique actuelle.

    Le territoire de l'État, d'une superficie de 0,44 km2 (44 hectares), est partiellement circonscrit par des murs et s'étend, sur la place Saint-Pierre, jusqu'à une bande de travertin qui relie au sol les extrémités extérieures de la colonnade, marquant la limite de l'État au bord de la place, à laquelle l'accès est généralement libre. Bien qu'elle fasse partie du territoire de la Cité du Vatican, elle est généralement soumise au contrôle des forces de police de la République italienne.

    L'État est accessible par cinq entrées, dont la garde est confiée à la Garde suisse pontificale et au Corps de gendarmerie de l'État de la Cité du Vatican. L'entrée des Musées du Vatican se fait par le Viale Vaticano, non loin de la place du Risorgimento.
    En raison de l'exiguïté du territoire de la Cité du Vatican, de nombreuses institutions et bureaux du Saint-Siège sont installés dans des bâtiments de la ville de Rome (principalement Piazza Pio XII, Via della Conciliazione, Piazza San Calisto, Piazza della Cancelleria, Piazza di Spagna).
    Conformément aux Accords du Latran, ces bâtiments jouissent des immunités reconnues par le droit international aux sièges des agents diplomatiques des États étrangers (Ambassades).
    Les zones sur lesquelles se trouvent ces bâtiments sont communément appelées « zones extraterritoriales ».

  • L'hymne Pontifical et son histoire

    L'État de la Cité du Vatican, en tant qu'Entité souveraine de droit public, universellement reconnue, possède non seulement son propre drapeau, mais aussi son hymne officiel qui, depuis le 16 octobre 1949, sur ordre de Pie XII, est la Marche pontificale composée par le célèbre musicien français et fervent catholique Charles Gounod (1818-1893), connu depuis longtemps pour ses compositions musicales et, en particulier, pour l'opéra Faust et le merveilleux et très doux Ave Maria.


    L'hymne officiel précédent

    Autrefois, chaque Corps de l'armée pontificale dissoute avait sa propre fanfare, qui se produisait lors des défilés et des cérémonies solennelles.  En réalité, il s'agissait de groupes de jeunes gens, pas toujours régulièrement enrôlés, généralement des fils de soldats âgés de moins de vingt ans, parmi lesquels quelques jeunes de quatorze ans étaient choisis pour servir comme élèves pour apprendre à jouer de la trompettes et du tambour.  Ils portaient sur leur uniforme un insigne spécial reproduisant l'instrument utilisé en or.  Des gravures du XIXe siècle nous apprennent que les musiciens proprement dits avaient une lyre d'argent brodée aux deux extrémités de leur col. Dans l'étendard offert par Pie VII à la Garde noble, on trouve également deux trompettes entrelacées, mêlées  à d'autres éléments.  Dans le règlement sur les exercices et les manœuvres des troupes pontificales, publié en 1856, les places qui devaient être à occupées par les tambours, les trompettes et le concert musical sont spécifiquement définies.

    La Gendarmerie pontificale disposait également d'une célèbre fanfare, dirigée par le maestro Roland, qui était applaudie à chaque événement civil.  Dans  ce Corps, dont naquirent les gendarmes le 12 avril 1871, il y avait déjà quatorze trompettes à cheval et autant de tambours à pied. La fanfare, ensuite dissoute après les événements romains de 1870, fut reconstituée en 1904, avec 28 éléments. 

    Le Règlement, aujourd'hui obsolète, prescrivait les normes pour les honneurs militaires qui étaient rendus à l'époque. Au passage de Sa Sainteté, les troupes s'agenouillaient et les trompettes et tambours entonnaient l'Hymne pontifical. Les Cardinaux et les Princes assistants au Trône présentaient leurs armes, tandis que la fanfare jouait la Marche de campagne. Les prélats de Fiocchetto et les ministres d'autrefois « portaient » les armes, mais les tambours et les trompettes ne jouaient pas, se contentant de se tenir prêts. La musique militaire, devenue par la suite exclusivement représentative, a donc une longue tradition au Vatican.

    L'hymne officiel du Vatican existe depuis 1857, composé par le maestro autrichien Vittorino Hallmayr (1831-1872), directeur de la fanfare du XXXXVIIe régiment d'infanterie de ligne « Comte Kinsky » de la garnison autrichienne dans les États pontificaux, stationnée à Rome.   Et c'est cette musique qui a résonné, dans les rues de la capitale, immédiatement après la réconciliation de 1929. Une musique qui a été jouée pour la première fois le 9 juin 1857, à sept heures du soir, lors de l'entrée de Pie IX par la Porta Maggiore de Bologne.  La Marche triomphale d'Hallmayr prit immédiatement le nom d'Hymne pontifical, car aupravant il n'existait pas d'hymne officiel pour l'État pontifical.  Les notes de l'hymne, qui eurent tant de succès, furent répétées le même jour sur la place San Petronio, devant le Palais de la Légation, où une estrade avait été dressée pour le Saint-Père. Les chroniques de l'époque rapportent que la musique, interprétée par les IXe et XXe régiments de chasseurs autrichiens, ainsi que par la fanfare du Ier Régiment de ligne pontifical, connut un succès immédiat.  Elle fut adoptée pour accompagner tout le voyage du Pape, de Ferrare à Ravenne et de Modène à Florence, où elle fut exécutée sur la place de la Seigneurie par huit fanfares réunies sous la direction du maestro Matiozzi, et enfin à Rome lors du retour du Souverain Pontife, le 5 septembre 1857. La Secrétairerie d'État décida par la suite d'adopter l'hymne de Hallmayr comme hymne de la représentation pontificale.
    L'hymne pontifical actuel

    La musique de l'hymne pontifical actuel a été composée par Gounod par dévotion filiale au Pape, à l'occasion de l'anniversaire du couronnement de Sa Sainteté Pie IX, et la Marche pontificale a été jouée pour la première fois dans l'après-midi du 11 avril 1869, à l'occasion du jubilé sacerdotal du Pape. Ce jour-là, une foule nombreuse s'était rassemblée sur la place Saint-Pierre pour écouter l'extraordinaire concert que sept fanfares pontificales, appartenant à autant de corps et de régiments pontificaux stationnés à Rome (la Gendarmerie pontificale avec le Maestro Roland, les Régiments de ligne avec le Maestro Baffo, les Chasseurs avec le Maestro Pezzina, les Zouaves avec le Maestro Willimburg, les Carabiniers étrangers, la Légion romaine avec le Maestro Angelini, le Régiment des Dragons), accompagnées d'un chœur de plus de mille soldats, devaient donner en l'honneur du Souverain Pontife après les offices solennels du matin dans la Basilique vaticane. Très applaudie, la Marche pontificale de Gounod fut répétée plusieurs fois en cet après-midi solennel, comme l'écrivit L'Osservatore Romano le lendemain.

    En cette occasion, Pie IX, qui avait déjà reçu les salutations des représentations diplomatiques des différents pays, en présence d'une foule d'environ cinq mille fidèles dans la Basilique vaticane, fut applaudi lorsqu'il apparut à la loggia centrale de Saint-Pierre pour répondre aux acclamations du peuple qui s'était massé sur la place pour assister au concert.  Lors de l'apparition du Pape, les sept fanfares alignées sur les marches, qui avaient joué l'ancienne Marche triomphale de Hallmayr, l'hymne pontifical officiel, commencèrent le concert en exécutant ce que le même journal du Vatican de la veille avait annoncé comme « le nouvel hymne écrit expressément pour l'occasion par le Maestro Gounod, avec des chœurs interprétées par un millier de nos soldats ».  Dire que le succès remporté par la nouvelle composition fut immense est un euphémisme. L'Osservatore Romano du 12 avril 1869 nous apprend que « la musique fut répétée plusieurs fois ». 

    Elle fut également jouée très souvent par la suite et resta célèbre pour sa puissance et son rythme solennel, presque liturgique, sans toutefois devenir l'Hymne pontifical pendant 81 ans, bien que cela ait été immédiatement souhaité.

    L'Hymne pontifical de Gounod, adopté officiellement à la veille de l'année sainte 1950, est très différent de celui composé par Hallmayer dans le style de son époque, avec un rythme vif et brillant, proche de la valse. Pie XII décida de remplacer l'hymne officiel utilisé jusqu'alors par la Marche pontificale de Gounod, jamais oubliée, dont la tonalité religieuse fut jugée plus adaptée à notre temps. Le samedi 24 décembre 1949, veille de Noël et ouverture de l'Année Sainte 1950, la musique fut interprétée pour la première fois, au cours d'une cérémonie sobre, comme le nouvel hymne pontifical officiel, en même temps que l'ancien hymne, comme pour en indiquer l'abandon, par la Fanfare de la Garde d'Honneur palatine (qui sera dissoute par la suite, comme on le sait, par Paul VI, en même temps que tous les autres Corps armés du Vatican, à l'exception de la Garde suisse pontificale) alignée avec toutes ses unités dans la cour de Saint-Damase, après la lecture d'un ordre du jour par lequel était communiquée la disposition souveraine concernant le remplacement en question.

    Aujourd'hui, même s'il n'est plus interprété par la glorieuse fanfare de la Garde d'honneur palatine qui a été dissoute, bien que ce soit toujours les mêmes qui constituent l'actuelle fanfare civile, l'Hymne pontifical de Gounod, désormais connu dans le monde entier, est joué dans les occasions les plus solennelles de la vie de l'État, lors des cérémonies auxquelles le Souverain Pontife ou son représentant est présent.

    L'Hymne pontifical est également interprété lorsque le drapeau du Vatican est hissé, sous forme solennelle, mais il  n'est interprété dans son intégralité qu'en présence du Saint-Sacrement, du Saint-Père ou à l'occasion de la réception officielle de chefs d'État étrangers, en même temps que l'hymne national des pays respectifs, ainsi qu'en dehors du Vatican lorsque le Pape effectue une visite apostolique dans un pays, ou lorsqu'un légat pontifical est reçu officiellement dans un pays étranger.   Seules les huit premières mesures sont jouées en présence du drapeau de l'État. Lorsque les honneurs sont rendus par des troupes armées, l'hymne est précédé par trois sonneries de garde-à-vous.
    Il convient cependant de souligner que l'Hymne pontifical ne peut être considéré comme un hymne national : les paroles du Maestro Antonio Allegra (1905-1969) et du Maestro Raffaello Lavagna (1905-1969) s'adressent au cœur de tous ceux qui, dans le monde entier, voient en Rome le siège de Pierre.

    Les caractéristiques de la composition et de la musique qui rendent l'Hymne pontifical de Gounod si notoirement évocateur ont été décrites par le maestro Antonino De Luca (1910-1977), Directeur de la Fanfare palatine d'honneur, dans Vita Palatina de février 1950. Il en parle en ces termes : « La Marche pontificale de Gounod, qui révèle la vigoureuse personnalité de l'auteur de Faust, est une composition à la progression majestueuse. La première partie, en fa majeur, commence par un coup de trompette d'un grand effet, auquel se joint le plein souffle de tout l'orchestre, signifiant et soulignant l'atmosphère de grandeur sereine. La deuxième partie, en revanche, contraste avec la première : en son centre domine un sentiment nouveau, profondément religieux, issu du sens de supériorité de l'esprit. La troisième partie commence par un fortissimo qui marque comme un détachement impérieux de toute préoccupation terrestre ».

     
    Le texte chanté de l'Hymne pontifical

    À l'occasion de la reprise de l'hymne de Gounod en 1949, Monseigneur Antonio Allegra, l'un des organistes de la basilique Saint-Pierre de l'époque, composa un texte italien, aujourd'hui communément chanté, qui commence par les mots Roma immortale, di martiri e di santi.
    Curieusement, l'hymne officiel du Vatican n'avait jamais eu de paroles en latin. Afin qu'il puisse être chanté par tous les fidèles du monde, indépendamment de leurs langues nationales respectives, l'hymne pontifical de Gounod a ensuite été doté d'un texte latin, qui commence par les mots O felix Roma - o Roma nobilis, écrit par le chanoine de Savone Monseigneur Raffaello Lavagna.   L'auteur s'est inspiré dans son élaboration des nombreuses citations pétriniennes contenues dans l'Écriture. Il fut  interprétée pour la première fois en privé par le chœur Iubilate Deo dirigé par Sœur Dolores Aguirre, le 15 juin 1991, en présence du Saint-Père, lors de sa visite au Centre de radiodiffusion de Santa Maria di Galeria, à l'occasion du 60e anniversaire de la fondation de Radio Vatican. La première interprétation  publique, par le chœur et l'orchestre du Mitteldeutscher Rundfunk de Leipzig, eut lieu le 16 octobre 1993 dans la salle Paul VI, à l'occasion du 15e anniversaire de l'élection de Jean-Paul II et du 100e anniversaire de la mort de Charles Gounod.

     

    Partitions pour fanfares, orchestre, piano et chœur

    En plus des transcriptions normales pour fanfares (les arrangements les plus interprétés par les orchestres à l'occasion des cérémonies pontificales sont ceux de S.P. van Leeuwen, Reginaldo Caffarelli et Antonino De Luca), il existe également des réductions de l'Hymne pontifical pour orchestre, piano et chœur, par le Maestro Alberico Vitalini de Radio Vatican. En outre, la musique a également été enregistrée par Vitalini lui-même, distribuée par la Libreria Editrice Vaticana, en même temps que les compositions Tu es Petrus, Christus vincit et le son des cloches de Saint-Pierre.

     

     

  • La population

    Le nombre total de citoyens de l'État est de 673, dont 458 (y compris les 120 membres du corps de la Garde suisse pontificale) vivent à l'intérieur des murs.

    Environ trente pour cent des citoyens ne vivent donc pas dans l'Etat, mais dans d'autres pays, principalement pour des raisons de service (en particulier le personnel diplomatique). L'acquisition et la perte de la citoyenneté, les autorisations de séjour sur le territoire de l'État et les formalités d'accès sont réglementées par des dispositions particulières, édictées conformément aux Accords du Latran.

     

    DONNÉES STATISTIQUES (au 31 décembre 2024)

    - Le Saint-Père

    - Les Cardinaux, citoyens du Vatican, sont au nombre de 66 (10 d’entre eux vivent dans l’État) ;

    - Il y a un total de 882 habitants dans l’État (citoyens et non-citoyens) ;

    - 6 habitants sont décédés en 2024 ;

    - Les places sont environ 21 et les rues couvertes environ 30;

    - Il n’y a actuellement pas d’animaux domestiques.

  • Le drapeau

    Le drapeau pontifical ou drapeau de la Cité du Vatican est constitué d'un drap bipartite jaune (vers la hampe) et blanc, portant au centre de la partie blanche les Clés décussées surmontées du Trirègne ; la hampe est surmontée d'une lance ornée d'une cocarde aux mêmes couleurs que le drapeau et frangée d'or.
    Autrefois, le drapeau de l'État pontifical était jaune et rouge (ou plutôt amarante et rouge, couleurs dérivées de celles des armoiries du Saint-Siège), les deux couleurs traditionnelles du Sénat et du Peuple romain, qui furent toutefois remplacées par le blanc et le jaune en 1808, lorsque Pie VII ordonna à sa Garde noble et aux autres Corps armés pontificaux restés fidèles d'adopter une nouvelle cocarde aux couleurs susmentionnées, pour les distinguer des troupes restantes incorporées à l'armée française et auxquelles le général Sestio A. F. Miollis avait accordé le droit d'utiliser leur ancienne cocarde.

    Arboré pour la première fois par la marine marchande, c'est cependant à 1824 que remonte le plus ancien drapeau papal blanc et jaune, mais avec les couleurs placées en diagonale, ensuite faites disposer en deux bandes verticales par Pie IX qui, de retour d'exil à Gaète, y fit ajouter les armoiries papales à la place des cravates tricolores (blanc, rouge et vert) qui y avaient été placés en 1848. Ce n'est qu'après les Accords du Latran entre le Saint-Siège et l'Italie, le 11 février 1929, que le drapeau pontifical a pris sa forme actuelle, étant également considéré comme le drapeau d'un État étranger et donc protégé au même titre que tous les autres (article 299 du code pénal italien). Le drapeau moderne a été hissé pour la première fois le 8 juin 1929.

    Il faut faire attention à ne pas confondre le drapeau pontifical avec l'Etendard de la Sainte Eglise Romaine, symbole de sa souveraineté spirituelle sur le monde entier. L'Etendard de la Sainte Église romaine était constitué d'un drap rouge, sur lequel était représenté initialement l'image de saint Pierre, parfois accompagnée de celle de saint Paul, des images qui furent ensuite remplacées par l'emblème des clés décussées surmontées d'une croix blanche, sur ordre d'Innocent III (1198-1216), qui expliqua également dans l'un de ses écrits la raison qui l'avait conduit à un tel changement. Sous le pontificat de Boniface VIII (1294-1303), l'Etendard de la Sainte Église romaine prit la forme qu'il a toujours conservée, c'est-à-dire une étoffe de soie vermillon, dont le fond était parsemé symétriquement de nombreuses étoiles à six branches brodées d'or et portant au centre les clés croisées symboliques, surmontées toutefois du conopeus ou sinnicchio (pavillon). Se terminant comme un fanion à deux pointes, chacune ornée d'un nœud d'or, le drap était attaché à une longue perche d'or, incurvée pour pouvoir la saisir, et surmontée d'une petite lance en métal, d'où pendaient des cordons d'or noués en forme de nœuds. L'étendard de la Sainte Église romaine ne suivait pas seulement le Pontife dans ses déplacements, l'accompagnant également lors des plus grandes solennités religieuses et civiles (procession de la Fête-Dieu, possessions pontificales, cavalcades solennelles, etc.), mais il était aussi déployé par les troupes au combat ; il fut par exemple présent lors des croisades, comme celle de Lépante.

    Les deux mosaïques placées de part et d'autre de l'abside du Triclinium Leoninum (reconstruit en 1743) conservent la plus ancienne représentation de l'Etendard ; elles reproduisent fidèlement les mosaïques originales des VIIIe et IXe siècles : dans celle de gauche, « Jésus-Christ donne les clés au Pape saint Sylvestre et l'Etendard à Constantin » ; dans celle de droite, « saint Pierre donne le pallium à Léon III et l'Etendard à Charlemagne ». Il existe également plusieurs peintures où l'on peut voir l'Etendard dressé à côté du trône pontifical.

    La garde de l'Etendard de la Sainte Église romaine était confiée, en temps de paix comme en temps de guerre, à une personne de haut rang, qui portait donc le nom et la fonction de « porte-étendard de la Sainte Eglise romaine », également appelé Gonfalonier de l'Eglise. La preuve de l'honorabilité de cette charge, peut-être la plus élevée que les Papes pouvaient accorder à un laïc, est qu'elle a été exercée plus d'une fois par des souverains, comme Jacques II le Juste (1264-1327), roi de Sardaigne et de Corse, qui la reçut de Boniface VIII ; Ladislas le Magnanime (1376-1414), roi de Naples et de Sicile et roi de Hongrie, qui la reçut d'Innocent VII. D'autres titulaires illustres de cette haute charge furent Louis, Dauphin de France, qui la reçut d'Eugène IV (1431-47) ; Francesco Gonzaga, Duc de Mantoue, à qui elle fut conférée par Jules II au début du XVIe siècle ; Odoardo Farnese, cinquième duc de Parme et de Plaisance, qui la reçut de Grégoire XV (1621-23), tandis qu'Urbain VIII (1623-44) l'accorda à son propre frère Carlo Barberini et, après la mort de ce dernier en 1630, à Torquato Conti, duc de Guadagnolo. Conférée par Innocent XI (1676-89) au marquis Giovanni Battista Naro avec droit de succession future à tous les fils aînés de la famille, la charge est finalement passée héréditairement aux Patrizi Montoro, suite à l'extinction dans leur famille des Naro, dont ils ajoutèrent également la lignée à la leur.

    Confirmant l'importance de la dignité de Porte-étendard de la Sainte Église romaine, Clément XI (1700-21) décréta, au début de son pontificat, que le titulaire de celle-ci serait escorté lors des chevauchées solennelles par les deux Capitaines des chevau-légers, répondant à la protestation soulevée par ces derniers qu'en agissant ainsi on entendait honorer l'Etendard de la Sainte Église romaine et non son porteur. Lorsqu'en 1801 Pie VII, remplaçant la cavalerie qui avait été dissoute, institua le nouveau Corps de la Garde noble pontificale, le porteur de l'Etendard y entra en tant que Capitaine avec le grade de Lieutenant général, prenant place dans les cavalcades entre les deux Capitaines de la même garde, selon la tradition. La dernière attestation de la bienveillance papale à l'égard du Gonfalonier de la Sainte Eglise Romaine fut celle de Pie IX, qui ordonna que le titulaire de cette charge, qui arbore un insigne spécial sur lequel apparaît mot Vexillifer, qu'il porte autour du cou en guise de décoration, soit toujours compté parmi les Camériers secrets. 

  • Origine et nature

    L'État de la Cité du Vatican est né avec les Accords du Latran, conclus entre le Saint-Siège et l'Italie le 11 février 1929 et ratifié le 7 juin 1929.
    Sa personnalité en tant qu'entité souveraine de droit international public, distincte du Saint-Siège, est universellement reconnue.

    L'Église catholique accomplit sa mission de proclamation de la vérité de l'Évangile, pour le salut de tous les hommes, et de service à la paix et à la justice, au bénéfice de tous les peuples, à la fois à travers les diverses Églises particulières et locales, présentes dans le monde, et à travers son gouvernement central, constitué par le Pape et les Organismes qui l'assistent dans sa responsabilité à l'égard de l'Église universelle (désignés par le nom de Siège apostolique ou de Saint-Siège).

    Le Souverain Pontife réside dans l'État de la Cité du Vatican, où se trouvent également certains des Organismes susmentionnés.
    L'État présente donc la caractéristique singulière d'être un instrument de l'indépendance du Saint-Siège et de l'Église catholique vis-à-vis de tout pouvoir constitué. Dans un certain sens, c'est un signe du caractère surnaturel de l'Église elle-même, puisque les structures de l'État du Vatican sont réduites au minimum nécessaire à son fonctionnement.

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  • Pièces De Monnaie Et Timbres

    L'État possède sa propre monnaie et émet ses propres timbres-poste. Les pièces de monnaie du Vatican, à l'exception des pièces d'or et d'argent, ont également cours légal en Italie et dans tous les autres pays en vertu de la convention monétaire du 29 décembre 2000 avec l'État italien, qui a agi au nom de la Communauté européenne.

    C'est en effet de cette convention que découle le droit de l'État de la Cité du Vatican d'utiliser l'euro comme monnaie officielle à partir du 1er janvier 1999. Pour sa part, l'État a ensuite réglementé l'exercice de ce droit par la loi vaticane n. CCCLVII du 26 juillet 2001.

    Ne disposant pas de son propre institut d'émission, l'État de la Cité du Vatican a entrepris de frapper ses propres pièces  métalliques –  pour une valeur maximale actuellement d'un million d'euros par an –  en Italie, à l'Istituto Poligrafico e Zecca dello Stato.

    En 1996, en vue du Jubilé de l'an 2000, la Cité du Vatican a repris la frappe de pièces d'or, régulièrement émises chaque année depuis 1929 jusqu'en 1959. Cette frappe s'est poursuivie après le Jubilé et continue encore aujourd'hui, avec une émission annuelle.

    L'émission de valeurs postales n'est soumise à aucune limitation particulière, à l'exception de celles imposées par la réglementation des services postaux, conformément aux accords conclus avec l'État italien, et ceux inscrits dans les conventions internationales auxquelles l'État de la Cité du Vatican a adhéré.

  • Plaques d'immatriculation des véhicules

    Il existe deux plaques d'immatriculation pour les véhicules inscrits au Registre des véhicules du Vatican (RVV) :

    - SCV, pour les véhicules appartenant à l'État et aux Organes du Saint-Siège ;
    - CV, pour les véhicules appartenant à des citoyens et à des personnalités à qui l'on a accordé l'immatriculation au registre du Vatican.

    Le sigle international est V.

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